Améliorer la qualité de ses podcasts

Pourquoi et comment faire la post-production de ses podcasts ?

 

Désireux de lancer votre propre podcast ?

Que ce soit pour votre plaisir personnel, ou pour promouvoir votre marque (ou les deux), des détails techniques sont à prendre en compte.

Écoutez plutôt ces deux extraits (Sportcast – Sud Ouest) :

Vous avez entendu la différence ?

Celle qui frappe le plus, c’est le fait que la prise de parole du second interlocuteur monte brusquement en volume à un moment donné. Nous suspectons que la personne se soit approchée de son micro à ce moment-là, et parlait un peu plus fort que son collègue. Ce changement désagréable a été totalement corrigé au second passage, comme par magie. 🧙

Ce qui fait la différence, c’est la post-production. Analysons ensemble ce processus qui donne un rendu professionnel à un enregistrement.

I – Pourquoi faire de la post-production ?

II – En quoi cela consiste, concrètement ?

III – La post-production, un travail d’ingénieur son

🎚️ I – Pourquoi faire de la post-production ? 

Techniquement, le podcast est accessible à tous. Tout ce dont nous avons besoin, c’est quelque chose à dire, et un micro. Cependant nous avons vu en introduction la différence que fait la post-production, et celle-ci est essentielle pour proposer un contenu audio de qualité.

Découvrons la plus value de la post-production, sur la qualité de vos podcasts.

 

Lissage du son, ou l’équilibrage des voix

Dès que nous entendons plus d’une voix lors d’un enregistrement, un lissage du son est nécessaire. Il suffit qu’une personne parle un peu plus loin de son micro, et nous avons soudainement envie de monter le volume de notre téléphone lors de ses prises de paroles. Pas très pratique ! Dans l’autre sens, il suffit d’un éclat de rire pour que nous sursautions et que nous voulions  baisser le son pour quelques secondes…

Bref, ne pas toucher à son volume lorsque l’on écoute un podcast est un confort que l’on considère trop souvent acquis. Un podcast de qualité professionnelle est un podcast qui garantit ce confort. Une des premières phases de travail lors de la post-production consiste donc en un lissage du son et un équilibrage des voix.

 

Sons parasites et erreurs de voix

Dans la catégorie des petites choses qui nous agacent, les “euhh” et les “huums” sont très bien classées. Ces “erreurs” ralentissent le podcast, et peuvent même détourner l’attention si elles sont trop récurrentes.

D’autres sons parasites, tels que des bruits de table, un stylo qui tombe, un grincement de chaise sont atténuables, mais seulement dans une certaine mesure (l’ingénieur son n’est pas un magicien).

Un autre aspect qui est pris en compte lorsque l’on s’attaque à la post production est le bruit de fond. Selon l’endroit où est enregistré le podcast, que ce soit dans la rue ou dans une pièce vide, différents problèmes d’environnement vont être soulevés. Que ce soit pour réduire un écho, ou dégager la parole qui nous intéresse des brouhahas d’une foule, la post-production sera une étape indispensable pour un rendu intéressant.

 

Homogénéité de la qualité des différents épisodes

Lors d’un podcast, il est possible que les différents interlocuteurs ne se trouvent pas dans la même pièce. Lors de l’intervention d’un expert par exemple, on peut se retrouver avec l’enregistrement d’un appel téléphonique, qui sera de moins bonne qualité que l’enregistrement venant d’un micro dans une pièce vide. Grâce à la post-production, il est possible d’homogénéiser plusieurs enregistrements, afin de ne pas avoir une différence trop importante. On remarquera toujours une différence, mais il est possible de l’atténuer !

De la même façon, si vous changez d’environnement entre deux podcasts, ou même en plein milieu d’un podcast, il est possible d’atténuer les bruits de fond et ainsi arriver à une qualité homogène sur l’ensemble de l’épisode.

 

Ajout d’éléments sonores 

Un podcast n’est que très rarement composé uniquement d’une voix. La plupart du temps, on y ajoute des éléments sonores tels qu’un générique, de la musique ou des bruitages pour des podcasts narratifs.

Pour insérer ce type de composant, il est nécessaire d’effectuer un certain travail de mixage, afin que le tout soit cohérent, et que certaines fréquences n’entrent pas en conflit.

Par exemple : si vous décidez de laisser l’auditeur écouter votre générique pendant quelques secondes, avant de prendre la parole par dessus, il va falloir baisser le volume à un moment précis pour que l’on puisse vous comprendre.

🎛️ II – En quoi consiste la post-production, concrètement ?

Voyons maintenant certains des principaux traitements que l’on peut appliquer à un enregistrement sonore. Nous n’entrerons pas dans les détails, car cela nécessiterait d’écrire plusieurs ouvrages. C’est un métier qui allie créativité et technicité.

 

Stéréo et mono

Il est possible qu’après avoir enregistré son podcast, le son varie entre l’oreille gauche et l’oreille droite. Il est essentiel de maîtriser sa spatialisation lors de la post-production. Nous allons donc parler de signaux mono et stéréo

Le signal mono est diffusé sur un seul canal, comme provenant d’une seule source, alors que le signal stéréo est le résultat de l’assemblage de deux signaux monos. 

Si l’on prend en compte les conditions d’écoutes du podcast, on se rend compte que celles-ci seront rarement optimales. En courant, dans les transports, en faisant le ménage, il peut arriver que vos auditeurs décident de vous écouter avec une seule oreille

Dans ce cas-là, il faut faire très attention à l’usage du stéréo. Utilisé surtout dans le podcast de fiction pour nous immerger dans un univers particulier, il n’a que très peu d’intérêt lorsqu’il s’agit par exemple d’une interview, et peut être préjudiciable si l’écoute se fait à une oreillette et que l’on manque la moitié des interventions et prises de parole. 

Lors de la post-production, nous allons donc veiller à passer l’ensemble des pistes en mono dans un premier temps. Et si le format s’y prête, il sera ensuite possible de procéder à une spatialisation manuelle. 

 

Suppression des hums et silences

Afin d’assurer la phase de post-production, l’ingénieur du son utilise un DAW (Digital Audio Workstation). Cette station audionumérique qui était dans un premier temps physique est devenue virtuelle, avec des logiciels gratuits pour certains. (comme Audacity).

Grâce à ces derniers, il est possible de tout simplement couper l’enregistrement afin de retirer les silences, les “euhs”, “hums” qui parasitent le propos. Cette étape est aussi essentielle afin de dynamiser le podcast, car même si votre prise de parole est parfaite, celle d’un expert ou d’un interlocuteur qui n’est pas habitué au format peut ne pas l’être.

 

capture d'un daw

 

Crossfade

Pratique largement répandue dans sa forme visuelle pour le cinéma, le fondu peut aussi être sonore. Technique d’enchaînement entre deux pistes, elle sert comme une marque de ponctuation. 

Le fondu le plus technique est le fondu enchaîné, ou cross-fade. Le volume baisse petit à petit, pour laisser place à un autre son qui monte jusqu’à son volume normal. Il peut servir comme transition dans un podcast entre deux interlocuteurs, ou pour introduire un morceau de musique par exemple.

 

Égaliseur, suppression des plosives

L’égaliseur (equalizer, equaliser, ou “EQ”), est l’appareil ou logiciel qui permet de filtrer, ou d’amplifier différentes bandes de fréquences dans un signal audio. Utilisable en plein enregistrement comme en post-production, c’est un outil essentiel pour assurer la qualité de votre podcast.

Il va nous permettre de superposer l’habillage sonore avec la voix, en gérant les fréquences, et ainsi éviter qu’une fréquence ne sature car surchargée.

Même si l’égaliseur est utile dans de nombreux autres cas, ici, il va nous intéresser dans l’objectif de supprimer les plosives. Ce sont les consonnes qui génèrent des “pops”, comme les sons “b”, “p” et “t”. Très désagréables à l’oreille, il est préférable de les atténuer. Même si l’on ne dispose pas d’un filtre anti-pop directement sur le micro, on peut « sauver » l’enregistrement en utilisant un égaliseur, et plus précisément sa fonction filtre passe-haut, qui laisse passer les hautes fréquences et atténue les basses fréquences. High-pass en anglais.

 

Compression

Comme démontré dans l’introduction, le volume d’un enregistrement peut varier selon certains facteurs. La compression est le procédé grâce auquel nous n’avons pas besoin de toucher à notre bouton de volume !

Imaginons qu’un des interlocuteurs que l’on entend dans votre podcast parle à un volume plus bas que les autres. Imaginons ensuite, qu’il rit extrêmement fort. Grâce à la compression, la personne assurant la post-production va pouvoir réduire l’écart entre ces deux volumes en un clic.

Il devra simplement renseigner un seuil de décibel. Si le signal audio le dépasse, il est atténué, en fonction du ratio choisi.

capture compresseur

🎧 III – La post-production, un travail d’ingénieur son.

Cela peut faire beaucoup d’informations à intégrer d’un coup, et maîtriser tous ces éléments techniques peut représenter une quantité de temps et de travail conséquent. C’est pourquoi certains préfèrent confier la post-production de leur podcast à des services d’édition

Se concentrer sur son contenu plutôt que sur des heures de mixing peut être un soulagement pour tout podcasteur. Tout ce temps passé “en dehors” de votre activité principale vous empêche aussi d’écrire un nouveau podcast.

De plus, tous les tutoriels sur YouTube et toute la volonté du monde ne vaudra pas l’expérience et l’expertise d’un professionnel du son. Cette solution assure la régularité de la qualité de votre série de podcasts.

 

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